Après avoir passé les feuilles dans la classe, je m’assois avec le mien. Je le regarde. C’est mon emploi du temps.
En Italie, vous ne pouvez même pas imaginer ce que ça veut dire avoir seulement 27 heures dans votre horaire. Et pour nous du Convitto c’est encore plus impensable. En plus, il est plein d’heures libres pendant lesquelles on peut sortir dans la rue et prendre un café. Cela me fait rigoler , vraiment! J’imagine le chaos qui il y aurait au Convitto si on cherchait à faire une chose pareille. Et je pense aussi que ces jeunes ne savent vraiment pas ce que ça veut dire travailler.
Je pense aux heures passées sur les projets du prof Demazia, ou les fins de semaine à étudier la littérature grecque et latine, ou encore les interrogations de la fin d’année du professeur Pizzala. La chose la plus étrange encore, c’est que eux, les Français, ils croient que tout cela c’est vraiment travailler très dur.
Ils pensent qu’ avoir cinq livres dans un cartable c’est beaucoup. Mais vraiment? Cinq livres? Moi, j’ai au moins vingt livres pour toutes les matières. Je sais que je vais passer des mois à étudier vraiment bien le français, mais je pense aussi à l’école en Italie. Je pense que, à l’étranger , les gens ne savent pas combien nous travaillons chaque jour. Ils ne savent même pas ce que ça veut dire étudier le latin et le grec.
Je me suis approché de la dame qui est la représentante des premières pour lui demander des matières optionnelles.
-Excusez -moi, Madame, comment je fais pour le latin et le grec? Vous ne me les avez pas mis dans ma semaine.-
-Et oui, c’est parce que vous n’ êtes que quatre à faire ces matières. Vous avez plein de choses en Italie! Je vais voir comment je pourrai t’aider, je viens te chercher demain.-
Carolina Sprovieri (4B)- correspondant de Paris, France