À l’aéroport :
<< Maman ne pleure pas, tu dois être contente que ta fille fasse cette expérience…>>
Je n’avais pas de mouchoirs, mais j’ai mis quand même mes mains sur son visage – elle a vraiment un petit visage – pour lui essuyer les larmes qui commençaient à paraître dans ses yeux et à couler sur sa peau.
<< Chus moi contente, mais six mois c’est beaucoup sans te voir… >>
Je le sais que toutes les mères ne veulent pas que leurs fils grandissent et on restera toujours petits pour eux, mais en réalité j’aurais voulu qu’elle fût seulement heureuse, qu’elle me dît une blague pour dédramatiser la situation, qu’elle me serrât fort dans ses bras pour me faire sentir encore une fois avant de partir sa chaleur et son parfum en me disant de profiter de cette expérience parce que peu de jeunes peuvent la faire. Mais, en effet, sa réaction a été plus que normale et je n’ai pu éviter de commencer à pleurer moi aussi. Puis le moment de partir est arrivé et donc je l’ai embrassée sur le front et je l’ai saluée en lui disant avec un souris accroché aux lèvres : << On se voit au même endroit à février! >>.
La dernière image que je me souviens de ma mère jusqu’à maintenant c’est donc son sourire, comme celui des personnes qui ont juste fini de pleurer et ce sera le souvenir de ma mère le plus beau jusqu’à mon retour.
Quand j’ai passé les contrôles, j’ai encore aperçu son image et j’ai essayé de capturer son attention en secouant ma main, mais c’était trop tard, elle était déjà partie. Je me suis tournée et j’ai continué pour mon chemin.
En réalité, quand j’ai décidé de faire l’expérience que je suis en train de vivre au Québec je n’ai pas pensé aux obstacles que j’aurais rencontrés, j’ai juste pris cette décision sans savoir ce qui m’aurait attendu, comme quand on signe un papier blanc. Mais mon courage de lion et mon esprit de changement m’ont poussé à entreprendre cette aventure. Je l’ai fait pour moi, pour améliorer ma personnalité, surtout ma faiblesse et ma timidité, pour découvrir quelque chose de nouveau et pour enrichir mon esprit. J’ai hâte d’arriver à destination et je suis convaincue que je ne regretterai jamais ma décision, au moins, j’espère.
Pendant que j’étais en train de descendre des escaliers mobiles, il y avait à côté de moi un garçon tout seul comme moi. Il semblait de mon âge, il a retourné sa tête et, en me voyant toute seule moi aussi, il ‘ a souri.
<< T’es toi aussi en exchange étudiant? >>
<< Ouais, moi aussi >>.
Et après toute la présentation on a conversé sur l’état d’âme qu’on avait à ce moment-là.
<< Quand tu choisis cette expérience tu ne sais pas vraiment ce que ça signifie, mais quand il arrive le moment de partir et tu laisses ta vie présente derrière toi, ta famille, tes amis, ta ville en restant tout seul, tu te rends vraiment compte de ce que ça signifie. >>
<< Ouais, t’as raison, tu perds tous tes référentiels et tu dois t’en refaire des autres (il était un peu découragé mais quand même heureux de partir) mais il en vaut , de toute façon, la peine! >>
<< Oui, bien sûr! Mais c’est compliqué ça! >>
<< Oui, mais de toute façon c’est la vie! >>
<< Ouais, t’as raison! >>
Après on a ri en marchant vers l’accès de l’avion et on a parlé encore de notre expérience et de notre vie jusqu’à ce moment-là.
Dans le premier avion qui m’ emmenait à Francfort je me suis amusée à parler avec un autre exchange étudiant; elle était plus petite que moi et elle allait à passer une année aux États-Unis, mais je ne me souviens plus où précisément. Puis j’ai mis mes écouteurs dans mes oreilles et j’ai fermé mes yeux.
Je suis en train de faire le choix juste? Est-ce qu’il en vaut vraiment la peine? Est-ce que les québécois seront accueillants et gentils avec moi? Je passerai du beau temps là-bas? Je me ferai des amis? Je m’ennuierai trop de l’Italie et de ma vie? Je me sentirai trop seule? Les questions étaient trop nombreuses et je ne trouvais pas de réponses, j’étais confuse et un peu inquiète, mais j’ai enfin décidé d’arrêter de penser, parce que je devais être seulement heureuse d’avoir l’opportunité de faire cette expérience à l’étranger.
Dans le deuxième avion Francfort-Montréal j’ai imaginé ma vie au Québec et mes attentes étaient au maximum, parfois trop exagérées, mais c’est ça qui m’a fait jouir, jouir d’avoir choisi de passer quelques mois là-bas. Les québécois auraient été gentils et accueillants avec moi, ma famille d’accueil m’aurait traitée comme une fille, je me serais amusée toujours, pour moi c’aurait été un peu comme être en vacances, pas de soucis, pas de mauvaises journées, mes amis et ma famille ne me seraient jamais manqués, tout aurait été parfait… Mais puis, quand je me suis rendue compte que j’étais en train de peindre un film, je me suis arrêtée, parce que je le savais que ce ne sera pas toujours comme ça, celle que j’étais en train d’entreprendre c’était une expérience, pas des vacances , j’aurais eu des problèmes là-bas aussi, comme en Italie, car ma vie ce ne serait que seulement déplacée dans un autre lieu et, ainsi, ça devrait être plus difficile, parce que j’aurais été loin, dans un autre type de culture, une autre langue, d’ autres genres de personnes… Et si j’étais trop différente d’eux, comment je devrais me comporter?
Puis j’ai arrêté tout de suite de trop rêver et de me faire trop de problèmes en faisant prévaloir la partie de mon caractère pessimiste, si je n’étais et je ne suis encore capable de fermer tous les deux.
Arianna Ceschina (4B)- corrisponden
te dal Canada